Les Gbeh de Ouattara « j’entends des bêtises de justice des vainqueurs…personne ne sera encore tranféré »

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré samedi que « personne n’ira » à la Cour pénale internationale (Cpi), dans le cadre de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, après les transfèrements de l’ex-président Laurent Gbagbo et l’ancien leader des jeunes patriotes, Blé Goudé, lors d’une cérémonie à Abidjan.

« Nous allons continuer à juger ceux qui ont commis des crimes, personne n’ira à la CPI. Nous jugerons toutes les personnes ici en Côte d’Ivoire parce que nous en avons la capacité et (pour) montrer que nous sommes un pays moderne et un pays de droit »

« Tous ceux qui ont commis les atrocités seront jugés et continueront d’être jugés quelles que soient les opinions nationales et internationales », a affirmé M. Ouattara, devant des organisations de victimes de la crise postélectorale.

Si « tous ces bourreaux » veulent « la clémence de la Nation, par l’intermédiaire du président de la République, il faut qu’ils demandent pardon aux Ivoiriens (sinon) il n’y aura pas de grâces ou d’amnistie », a-t-il prévenu.

« J’entends ici et là des bêtises de justice des vainqueurs, est-ce qu’on a besoin d’une justice des vaincus? Si c’était les autres, ils nous auraient tués tous », a-t-il lancé, ajoutant: « nous sommes un pays de droit ».

M. Ouattara qui a dit être « très très bouleversé » par ces violences postélectorales qui ont officiellement fait plus de 3.000 morts, a toutefois appelé les victimes à « accepter de pardonner » car « la Côte d’Ivoire a besoin de tourner cette page » et de « vivre ensemble ».

L’ex-Première dame Simone Gbagbo, sous mandat d’arrêt de la Cpi, a été condamnée en mars à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » durant la crise postélectorale. Elle avait à ses côtés 82 co-accusés, jugés pour leur rôle dans le conflit.

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