satelitte.jpgAddis-Abeba, le 17 novembre 2007 – Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Donald Kaberuka, a annoncé, vendredi à Addis-Abeba, que l’Afrique aura son premier satellite avant la fin de cette année. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse tenue dans le cadre de la Conférence économique africaine qui se tient dans la capitale éthiopienne du 15 au 17 novembre 2007. Le satellite, a-t-il affirmé, facilitera la communication en Afrique et le reste du monde, ajoutant que ce satellite réduira les coûts de communication, permettant ainsi aux personnes démunies du continent d’accéder à la communication à moindre coût. Le satellite est cofinancé par la Bad et d’autres partenaires au développement.
Interrogé sur l’éventualité que le continent atteigne les Objectifs de développement de millénaire (ODM), le président a déclaré que l’Afrique a toujours sa chance, soulignant qu’elle atteindrait vraisemblablement les ODM dans l’éducation primaire universelle à condition que des efforts supplémentaires soient faits et que d’autres ressources soient allouées au secteur. Cependant, a-t-il rappelé, atteindre les autres ODM dépendra évidemment des actions des pays africains pris individuellement, ajoutant que la Banque leur apportera son appui.
Concernant la corruption, M Kaberuka estime que les Africains devront reconnaître l’existence du fléau dans le continent et en discuter sérieusement, comme premier pas vers la résolution du problème. Nier son existence, reviendrait à rendre impossible la résolution du problème, a souligné M. Kaberuka, avant d’inviter les donateurs à ne pas faire subir aux populations les plus démunies une double punition, des populations vivant déjà dans des conditions humaines difficiles. Comme mesure visant à enrayer le fléau sur le continent, les pays de l’OCDE doivent jouer pleinement leur rôle, a poursuivi M. Kaberuka, exhortant ces pays à ratifier la convention sur la lutte contre la corruption. La corruption, qui s’immisce même dans les hautes sphères des Etats, est un fléau rampant minant le continent, que les gouvernements et les grandes multinationales ont été accusés de perpétuer.
Répondant à une question sur le bien-fondé de la conférence économique africaine, M. Kaberuka a affirmé que le moment était venu pour les experts africains de prendre en main leur propre analyse des réalités économiques du continent, ajoutant que la conférence économique constituait la plateforme idéale pour les économistes, les chercheurs et les décideurs politiques pour partager une réflexion basée sur des démonstrations scientifiques rigoureuses.
Evoquant la richesse de l’Afrique, le président Kaberuka a indiqué que le continent est doté de ressources minières pouvant contribuer à son développement, si celles-ci étaient bien gérées. Cependant, a-t-il conseillé, « l’économie du continent ne doit pas être basée sur la géologie, mais sur la qualité de ses ressources humaines ». Il a cité à cet égard la Chine, qui constitue l’exemple même d’un pays qui a réalisé une croissance phénoménale, pendant la dernière décennie, bien que dépourvue de ressources naturelles. La Chine, a-t-il poursuivi, a connu ce succès éclatant à travers d’autres moyens, notant que les pays africains éviteraient les flottements qui ont toujours caractérisé leurs économies, s’ils décidaient de fonctionner autrement.


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