MALI-TOUAREGS-2008.jpgDes rebelles touaregs ont attaqué mercredi matin une petite ville du nord du Mali, Aguelhok, dernière opération en date des séparatistes dans cette région où les islamistes d'Al Qaïda détiendraient deux otages autrichiens, a-t-on appris de source militaire à Bamako.

"Les Toyota ennemis circulent autour de la ville et tirent souvent sur le camp, nos hommes répliquent à partir de leurs positions", a-t-on précisé. "Nous pensons que ce sont des tirs de harcèlement dont l'objectif est de faire sortir les hommes pour ensuite prendre la ville."

Aguelhok est située dans la région de Kidal, sur la route qui conduit en Algérie, à environ 175 km de la frontière.

Le groupe Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué l'enlèvement de deux touristes autrichiens, Andrea Kloiber, 43 ans, et Wolfgang Ebner, 51 ans, le mois dernier dans le Sud tunisien et aurait ensuite emmené ses otages au Mali.

Les islamistes exigent la libération de dix des leurs incarcérés en Algérie et en Tunisie, et selon certaines sources une rançon, en échange de la libération des otages. Ils ont prolongé jusqu'au 6 avril le délai qu'ils avaient fixé pour que leurs exigences soient satisfaites.

D'après certains responsables maliens, le groupe et ses otages auraient pu récemment repasser la frontière pour gagner le Niger ou l'Algérie, en raison de la reprise des combats entre les rebelles touaregs et l'armée malienne.

Les rebelles ont capturé jeudi dernier une trentaine de soldats gouvernementaux, dont un officier, près de la ville frontière de Tin-Zaouatene. On ignore où ils les ont conduits.

Le ministre malien des Affaires étrangères Moctar Ouane a affirmé lundi au corps diplomatique que "tous les moyens nécessaires" seraient employés pour récupérer les soldats enlevés, dont certains sont blessés.

Il a accusé le chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga d'avoir violé un cessez-le-feu qui durait depuis plusieurs mois.

"La bande à Ibrahim Ag Bahanga, appuyée par d'autres bandes touarègues venues de pays voisins du Mali, a attaqué des convois militaires de ravitaillement et posé des mines, occasionnant mort d'hommes et de nombreux blessés civils et militaires", a dit le ministre.

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