«Je ferai personnellement une déclaration de mon patrimoine car j'ai accepté cette charge non pas pour m'enrichir mais pour servir le peuple malgache», a promis Andry Rajoelina.
«Je ferai personnellement une déclaration de mon patrimoine car j'ai accepté cette charge non pas pour m'enrichir mais pour servir le peuple malgache», a promis Andry Rajoelina.

Le président de transition de l'île a proclamé samedi «la fin de la dictature» et a promis à la communauté internationale, hostile à sa prise de pouvoir, d' «appliquer les règles de bonne gouvernance».

Une investiture boudée par la communauté internationale mais sous les vivats de la foule. Andry Rajoelina a prêté serment samedi matin en tant que président de transition de Madagascar, devant 40.000 personnes rassemblées dans un stade de la capitale malgache Antananarivo. «Devant tout le peuple malgache et devant Dieu, je jure que je ferai de mon mieux pour faire le bien du peuple et je jure de respecter les lois en vigueur à Madagascar», a récité le tombeur du président élu Marc Ravalomanana. L'ancien maire d'Antananarivo a proclamé «la fin de la dictature, de la gabegie dans la gestion des affaires de l'Etat, et des mensonges».

«Ce n'est pas la victoire d'Andry Rajoelina, mais celle du peuple malgache», a-t-il tonné, ajoutant que ses «remerciements nourris vont aux forces de l'ordre qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour assurer la sécurité publique». «Le plus dur reste à faire: à partir d'aujourd'hui, nous devons nous relever et assurer la tâche de la refondation de Madagascar», a-t-il martelé.

L'ancien maire de la capitale malgache s'est engagé vis-à-vis des habitants «des zones rurales» à tout faire pour qu'il «n'y ait plus de paysans affamés», et à «poursuivre la politique de lutte contre la corruption». «Je ferai personnellement une déclaration de mon patrimoine car j'ai accepté cette charge non pas pour m'enrichir mais pour servir le peuple malgache», a-t-il annoncé avant de confirmer «la laïcité de l'Etat» et d'octroyer une grâce à tous les prisonniers politiques du pays.

 

«Nous voulons le changement»

 

Seule ombre au tableau de cette cérémonie, l'absence de tout diplomate étranger. Après un temps d'observation, la communauté internationale a condamné l'accession au pouvoir de l'ancien DJ, marquée par la démission forcée de Marc Ravalomanana, l'assimilant à un putsch. Les critiques les plus féroces sont venues de l'ancienne métropole, premier partenaire commercial du pays. Nicolas Sarkozy a estimé vendredi «qu'un coup d'État» avait bien eu lieu à Madagascar et a «regretté l'évolution» de la situation.

Le jeune chef d'Etat de 34 ans, alors que la Constitution stipule qu'il en faut au moins 40 pour accéder à la présidence, a tenté de rassurer la communauté internationale. Il a promis de respecter «les règles de bonne gouvernance». «A tous les gouvernants des pays amis, des bailleurs de fonds, sachez que nous voulons le changement dans la façon de gérer notre pays», a assuré Andry Rajoelina. Ce dernier a de nouveau rappelé que «la principale mission du pouvoir de transition, est de réaliser en 24 mois maximum l'élaboration d'une nouvelle constitution, la mise en place d'une commission électorale complètement indépendante, d'un statut de l'opposition et de fixer les échéance électorales».

Des élections rapides, bien avant le délai de deux ans annoncé, constitue une des principales revendications des partenaires étrangers de l'île. La Commission de l'Océan Indien, qui réunit les Comores, Madagascar, Maurice, la Réunion et les Seychelles, a exhorté samedi les acteurs politiques malgaches à «restaurer rapidement l'ordre constitutionnel». L'Union africaine a quant à elle suspendu Madagascar.

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