Signe de détermination, les premières autorités donnent ensemble les premiers coups de pioche

Pioche en main, casque d’ouvrier fixé sur la tête, le président de la république, Alassane Ouattara a donné, ce mercredi, à la Riviera Golf, le coup symbolique qui marque le début des travaux du 3è pont d’Abidjan auquel il a donné le nom de Henri Konan Bédie, l'un de ses prédecesseurs au sommet de l'Etat.  Les travaux de l'ouvrage reliant Marcory et Cocody vont durer 27 mois et ne devraient pas connaitre de retard d’après le ministre des infrastructures économiques, M. Patrick Achi.

« Ce projet  ne connaitra pas d’arrêt parce que l’avance de démarrage que demandait la société concessionnaire a déjà été payée et les autres échéances seront payées. Les discussions avec les bailleurs de fonds qui vont financer la partie privée vont bon train, l'environnement économique étant beaucoup plus éclairé», a-t-il révélé à Acturoutes. Pour preuve, les travaux commenceront dès demain (Ndlr:  jeudi 08 Septembre).

Plus direct, M. Olivier Bonin, Directeur Général de la Société de construction du pont Riviera-Marcory (SOCOPRIM), filiale du groupe Bouygues et concessionnaire de l’ouvrage, a, quant à lui, donné les raisons d'espérér.

« La raison pour laquelle on s'est arrêté il y a 12 ans c'est qu'il y a eu un coup d'Etat. Si on est dans une période de pais et de calme, je ne vois pas pourquoi on s'arrêterai », a-t-il expliqué à Acturoutes, ajoutant que l’ouvrage va coûter 190 millions d’Euros.  

Le  ministre a par ailleurs mentionné la ferme volonté du gouvernement de soulager les ivoiriens qui attendent ce projet depuis15 ans. Toutefois, il leur faudra mettre la main à la poche pour s'acquitter des 700 FCFA que va coûter la traversée.

Le pont, tous les intervants au pupitre l’ont reconnu, permettra de désengorger le trafic entre les zones nord et sud de la capitale économique et l'allègement du trafic sur les ponts De Gaulle et Houphouët-Boigny de sorte à faciliter leur réhabilitation devenue urgente. 

Après Houphouët et De Gaulle, Henri Konan Bédié
La dose émotionnelle lors de la cérémonie a été apportée par le président de la république, Alassane Ouattara qui a donné au pont le nom de son aîné et prédécesseur, Henri Konan Bédié.  

« J’ai le grand honneur de vous annoncer que le 3e pont Riviera-Marcory s’appellera pont Henri Konan Bédié. Cher ainé, nous voulons par cet acte vous rendre l’hommage de la nation toute entière pour votre sens elévé du devoir, votre profond amour pour notre pays et votre action au service de la Côte d'Ivoire », a confié le président Ouattara.

C’est le troisième homme d’Etat qui verra son nom sur l’épitaphe de l’un des ponts enjambant la lagune Ebrié, à côté de De Gaulle et Félix Houphouët-Boigny. M. Henri Konan Bédié trouve ainsi pérennisée sa paternité sur un projet dont il est l'initiateur et que « les circonstances de l’histoire », a précisé  Alassane Ouattara, ne lui ont pas permis de mener à  terme.

Projet de relance économique
« Le démarrage des travaux  symbolise la confiance retrouvée dans notre pays un signale fort de relance économique et un facteur d’accélération de la croissance, illustration parfaite du partenariat privé-publique », a annoncé le président de la république satisfait du regain de confiance  manifesté par les bailleurs de fonds en participant au financement du projet.

 

« Lors du bouclage du financement en 1999, il représentait la première participation du secteur privé à une infrastructure de transport routier en Afrique », avait indiqué le DG de SOCOPRIM dans son allocution.

Au bout pas moins de 1000 emplois, seront crées par le chantier. D’après lui, il s’agit de 800 emplois temporaires et 200 emplois définitifs.

 

Un pont de la grandeur
Le chef de l'Etat a insisté sur la mention spéciale qu’acquiert l’ensemble de l’infrastructure de 6,7km, avec un échangeur à 3 niveaux, « le seul de cette dimension en Afrique de l’Ouest ». Long de 1,5km sur 2,8 m de large, le pont à  lui seul fait 3 fois le pont De Gaulle.

Selon la fiche technique commentée par le ministre des infrastructures et soutenu par un film en trois dimensions projeté sur place, la construction du 3è pont se subdivise en 4 sections. 

Une partie nord, à Cocody, longue de 2,7 km qui part du boulevard Mitterrand, au niveau de l’école de police, avec une digue de 500 m servant de poste à péage ;  une partie lagunaire longue d’environ 1,6 km, une partie sud de 2X2 voies et la quatrième partie marquée par l'échangeur à 3 niveaux croisant le boulevard Giscard d'Estaing au carrefour de l’ancien restaurant « Bâche bleue », à Marcory.

 

15 ans d’attente
Comme l’a souligné le ministre des infrastructures économiques, M. Patrick Achi, « le mythique projet » prend forme après de nombreux efforts réalisés par ses prédécesseurs, notamment la pose de la première pierre en 1999, sans que les travaux aient pu démarrer.

« Il aura fallu la sortie de crise dans un pays devenu à nouveau crédible pour que le regain des investisseurs permettent de relancer les travaux », a-t-il conclu.

Soulignant «la ténacité et l’intelligence» de M. Patrick Achi, la détermination du premier ministre et la volonté du président Alassane Ouattara, le DG de SOCOPRIM,  a noté que « sans cette volonté nous serions encore en train de nous laisser envahir par vibrations négatives du doute ».  

« Je suis fière d’avoir consacré 15 ans de ma vie à ce projet. Je suis heureux que cela n’a pas été inutile », s’est-il réjoui.


Célestin KOUADIO

 


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