Que c'est triste, sans avoir été jamais élu, de partir ainsi du pouvoir d'Etat d'un important pays comme la Côte d'Ivoire, après l'avoir utilisé et gardé gracieusement par devers soit, durant une bonne dizaine d'années! Partant de cette réalité, il m'est arrivé ces jours-ci de m'interroger sur la nouvelle vie de Gbagbo après l'expéditive défaite qu'il vient de concéder face à M. Ouattara (scénario qu'il n'avait pas imaginé au départ). Comment se débrouille t-il en ce moment pour survivre et ou se cache t-il? Grâce à l'aimable collaboration de certains amis présents encore dans son pré-carré, nous avons pu extraire quelques confidences que nous portons maintenant à votre connaissance.

KOUDOU Laurent Gbagbo, fondateur du FPI et candidat de "La Mouvance Présidentielle" (LMP), grossièrement travesti en "majorité présidentielle", (alors que ne réunissant en son sein que des partis politiques dont les créateurs sont les seuls militants), n'est plus Président de la République de Côte d'Ivoire depuis trois (3) mois. La raison, il a perdu les élections. Les conséquences de cette grave désillusion sont malheureusement nombreux et implacables.

Gbagbo n'a plus d'ambassadeurs dignes de ce nom dans aucun pays sérieux du monde. Ses avoirs ainsi que ceux de sa famille et de l'ensemble de ses proches ont été gelés par la partie essentielle de la planète, où il est désormais considéré comme "persona no grata". Quoi de plus évident s'il doit retourner à son ancienne vie de citoyen ordinaire, pour s'établir de nouvelles pièces en vue d'aller postuler pour obtenir son passeport biométrique. Il n'a plus qualité de porter dans ses poches, les précieux attributs diplomatiques jadis liés à l'immunité dont il jouissait avant le 28 Novembre.

Il est interdit de voyage pour se rendre en territoire européen ou américain ou l'ancien chef de l'Etat disposerait d'innombrables biens mobiliers. Qu'à cela ne tienne, Gbagbo et ses comparses continuent tant bien que mal de s'accrocher à cette branche de "l'arbre ivoire" qui peut pourtant s'arracher à tout moment et leur être énormément préjudiciable. Les ports d'Abidjan et de San-Pedro sont en berne. Le contribuable refuse de payer ses impôts de peur de se voir rouler dans la farine. Le café et le cacao ne sont plus exportables. Le kérosène et le gaz butane s'évaporent comme par enchantement. C'est tout naturellement que les employés de la SIR n'aient plus rien à faire et que Cette unité soit obligée de fermer. Comme nous le voyons, Le pouvoir que Gbagbo prétend avoir entre ses poings, n'a plus aucun contenu. Sa nouvelle trouvaille, après avoir été dessaisi de ses privilèges pécuniers par l'ensemble des pays membres de l'UEMOA, organiser et planifier l'attaque des banques et établissements financiers. Ainsi donc, Gbagbo n'hésite plus à envoyer ses rebelles à l'assaut de ces maisons dont les portes se voient fracturées, les coffres-forts éventrés et le contenu emporté. Ces faits graves suffisent pour se convaincre que Gbagbo, plus qu'un chef de gangs, est devenu très dangereux.

"De peur que mercenaires et miliciens ne retournent leurs armes contre lui, il pense être obligé d'agir ainsi" explique O.M, "De toutes les façons, c'est à ses risques et périls" a t-il conclu, non sans s'inquiéter de ce que risque l'ancien président en cas de résignation prématurée.

Ajouter à cette triste ardoise, il faut indiquer clairement que Gbagbo est devenu au fil du temps, un véritable sans domicile fixe (SDF), doublé de sa qualité de roublard notoire et de fieffé menteur. Il n'y a pas un jour qui passe sans qu'il ne prenne du plomb dans les ailes. Mais il continue vaille que vaille, à donner l'impression qu'il tient le bon bout. Il croit assurément user de subterfuge pour gagner du temps et continuer à narguer le Président Ouattara et ses concitoyens. Plusieurs de ses collaborateurs sont formels sur un fait: lorsque son cortège part de la résidence d'Etat de Cocody, il y a 90% de chance qu'il n'y soit pas. Personne n'est en mesure de dire si le dictateur déchu est monté dans un des véhicules de commandement ou pas. " Ces derniers jours, j'ai l'impression qu'il se méfie de nous tous" renchérit mon interlocuteur. "Avant, lorsqu'il sortait de sa résidence vers 10 heure, il aimait plaisanter avec beaucoup d'entre nous, mais ce n'est plus le cas. Moi personnellement, je ne l'ai plus revu depuis deux semaines" a t-il expliqué. Gbagbo, en définitive, dort ou au juste? Dans son environnement immédiat, chacun y va de son commentaire au point de perdre son latin. "Moi, je suis convaincu qu'il passe la nuit au palais du plateau. Un jour, suite à un échec d'insurrection, il passait beaucoup de temps dans son bureau et personne ne le voyait en sortir. Le matin, des collègues nous apprenaient qu'il avait passé la nuit à Cocody. Je n'y ai jamais cru...". A la vérité"..., le patron sait à tout moment qu'il peut se retrouver dans un rocambolesque guet-à-pens. Il fait très attention". Ces confessions sont celles d'un sexagénaire qui a eu la chance de servir pratiquement tous les chefs d'Etat de ce pays et qui, pour rien au monde, déclinerait son identité. Plus que ses bourreaux, Gbagbo, aujourd'hui, vit dans la peur et la hantise au quotidien. A sa convenance et selon sa volonté, des dizaines de vie d'ivoiriens et de personnes étrangères sont inutilement supprimées tous les jours. L'on a même le sentiment qu'il n'arrive plus à assurer le contrôle de sa soldatesque. Ce constat paraît être le plus partagé par tous les analystes.

Pour toutes ces raisons et bien d'autres, Gbagbo ne peut même plus se rendre au Maroc pour prendre ses soins d'épilepsie et d'hyper-tension. Pour trouver le sommeil, il est souvent obligé de prendre des barbituriques. Malgré l'efficacité de cette puissante drogue capable d'endormir n'importe quel sujet, Gbagbo n'arriverait pas à fermer les yeux, histoire de s'oublier dans les bras de morphé pour au moins une heure.

Je note cependant, qu'un certains Tribunal pénal international (TPI), est à ce moment à pieds d'oeuvre, pour projeter un déplacement en Côte d'Ivoire, au fin de se faire une idée des massacres perpétré par Gbagbo et ses collaborateurs aussi bien locaux que lointains depuis son coup d'Etat de Novembre 2000, qui l'a parachuté à la tête de l'Etat. D'ailleurs à ce effet, le Garde des sceaux, Ministre de la Justice et des droits de l'homme, Ahoussou Jeannot, sur instruction du Président de la République, est actuellement occupé à réunir les preuves matérielles du délit de " crime de guerre, crime contre l'humanité", en attendant que soit misent hors d'état de nuire, Gbagbo, le criminels et ses collaborateurs. Suite à ce qui précède, tous, nous comprenons aisément, toute considération mise à part, que "la refondation" qui n'était que de la poudre dans l'oeil, resterait à jamais un projet ridicule et bidon. Alors question, que reste t-il encore de ces grosses cylindrées rutilantes qui foisonnaient à Abidjan? Ou sont passées les belles nanas des "refondateurs", logées dans ces châteaux huppés d'Abidjan au frais du contribuable? Quand ai t-il de ces missions fantômes tous frais payés, à travers l'Afrique, l'Europe, l'Asie et les Amériques, qui n'ont fait qu'en rajouter aux multiples malheurs de notre pays? Et ces milliers de villas et de châteaux sortis de terre comme des champignons d'hivernage?

Bientôt, ce sera l'ultime moment de répondre, d'expliquer et de rendre compte de toute cette insolence. Gbagbo et ses amis savent la rigueur du Président Ouattara en la matière. Ils sont pertinemment persuadés que ce ne sera pas une partie de plaisir. La trouille est à son comble et je le comprends parfaitement. Que faire donc? Tuer et traumatiser au maximum le commun du mortel pour éloigner, encore pour quelque heure, les menaces qui pointent. Pas donc question de capituler tout de suite. Gbagbo s'interdit toujours de vadrouiller comme à ses vieilles habitudes ou de se permettre une partie de "bachu" à la "rue princesse" de Yopougon pour se régaler des petits dessous de filles de joie qui y déambules à ciel ouvert. Ceci constitue désormais, de bons et lointains souvenirs.

"Pour que Ouattara s'installe au palais, il lui faudra enjamber mon corps". Cette menace proférée par le Président autoproclamé a t-elle encore droit d'être citée? Je n'en suis pas certain.

Par TOURE Vakaba 

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