Coulibaly, des buts pour la paix

Cinq buts en deux matches, dont un quadruplé qui a offert à la Côte d'Ivoire une victoire cruciale sur le Danemark lors de la deuxième journée : voilà l'impressionnant bilan de Souleymane Coulibalydepuis qu'il a posé pied sur le sol mexicain. Quand on lui demande ce qu'il pense de ses débuts dans cette Coupe du Monde U-17 de la FIFA, l'avant-centre ivoirien préfère toutefois mettre en avant les autres : "Je veux d'abord remercier tous nos supporters ainsi que ma famille, qui me soutient beaucoup", affirme Coulibaly, l'air grave.

Avant de penser à un tournoi pour lequel l'entraîneur danois Thomas Frank donne la Côte d'Ivoirecomme l'une des grandes favorites, Coulibaly évoque les gens restés au pays et qui souffrent d'une guerre civile qui a fortement perturbé la préparation des Éléphanteaux. Ces derniers ont d'ailleurs effectué leurs derniers réglages en vue de Mexique 2011 en France. La situation difficile au pays donne évidemment d'autant plus de mérite aux bonnes performances de la Côte d'Ivoire en terre aztèque.

Avec une moyenne de deux buts et demi marqué par match, Coulibaly en est le principal artisan. Il le sait, mais ne tire pas pour autant la couverture à lui. "J'accepte les compliments. C'est un jour spécial non seulement pour moi, mais aussi pour mon pays", confiait-il juste après le large succès de son équipe contre le Danemark.

Révélation
Depuis 2009, Souleymane Coulibaly vit en Italie, où il a rejoint son père, marié à une Transalpine. L'année dernière, il a été repéré par les recruteurs de Sienne, qui ont finalement convaincu le club toscan de faire signer le jeune espoir ivoirien début 2011. Après les débuts tonitruants de leur jeune recrue dans la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, les dirigeants siennois ne doivent pas regretter leur investissement. "Ça ne sert à rien de parler de l'avenir. Pour l'instant, je me concentre sur la Coupe du Monde", affirme l'intéressé. "On verra bien après."

Face au Danemark et même contre l'Australie malgré la défaite, les jeunes Ivoiriens ont produit un football alléchant. Dans l'entrejeu, Victorien Angban et Jean-Eudes Aholou ne sont jamais à court d'idées dans l'animation et sur les côtés, Lionel Lago et Drissa Diarrassouba créent régulièrement le danger par leurs dribbles endiablés. En pointe, Coulibaly termine le travail et au vu de son rendement, il ne doit pas s'étonner d'avoir été projeté aussi vite sous les feux de la rampe.

L'influence de Coulibaly a été telle contre le Danemark que le sélectionneur scandinave Thomas Frank a été obligé de réorganiser son équipe en deuxième période en transformant son 4-4-2 en 3-5-2, pour laisser moins d'espace à l'avant-centre ivoirien. Dans les tribunes, les membres de l'encadrement technique du Brésil, prochain et dernier adversaire de la Côte d'Ivoire en phase de groupes, n'ont pas manqué d'être impressionnés par le joueur de Sienne.

En outre, lors de son remplacement à quelques minutes de la fin de la partie, ce dernier a eu  droit à une standing ovation de la part du public. L'artiste ne se laisse pas griser pour autant. "Sans le travail de mes coéquipiers, je n'aurais pas marqué le moindre but. Nous avons traversé des moments difficiles ensemble, nous connaissons des moments meilleurs ensembles également", ne se lasse-t-il de répéter.

La paix d'abord
Le lendemain de la victoire convaincante face au Danemark, tout l'effectif ivoirien était présent au centre d'entraînement de Guadalajara. L'occasion pour FIFA.com de féliciter l'attaquant et de lui demander s'il avait un message à faire passer. La réponse a fusé : "Oui, un message de paix. Que la guerre se termine au plus vite. Que tout le monde travaille dans ce sens". Message transmis.