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a Communauté internationale, et particulièrement l`Afrique, n`est pas du tout prête à se laisser défier pour longtemps encore par le pouvoir de Laurent Gbagbo. Aussi, en marge du ballet diplomatique et autres négociations tant médiatisées que souterraines, elle prend des dispositions pour l`envoi d`une force d`extirpation de l`ex-président du Palais d`Abidjan. La force légitime, du point de vue strictement militaire semble prête. Elle se déploie même sur le sol ivoirien depuis le week-end dernier. Selon des indiscrétions, pas moins de 20.000 hommes et du matériel militaire de très sont attendus. Déjà des hélicoptères de combat, des avions de chasse et autres sont sur place. Des techniciens et tacticiens aussi. Reste le signal politique dont les Africains, à travers l`UA et la CEDEAO sont en train de réunir les conditions. Les derniers réglages pour cette frappe sont en cours. Le lundi dernier, le ministre nigérian des Affaires étrangères Odein Ajumogobia avait appelé le Conseil de sécurité de l`ONU à autoriser une action militaire en Côte d`Ivoire, comme l`a fait la Cédéao, pour obliger Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, en demandant " un soutien international sans équivoque par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies pour autoriser l`usage de la force ". C`est sans doute dans l`optique de l`obtention de cette autorisation onusienne qu`une délégation de la CEDEAO conduite par le président Sierra léonais Ernest Baï Koroma, et qui comprend aussi le ministre nigérian des Affaires étrangère, s`est envolée mardi pour New-York. Elle y a rencontré hier, le président des Etats-Unis, Barack Obama et aujourd`hui jeudi le Secrétaire général de l`ONU, Ban Ki-moon. On devine aisément ce qui meublera les échanges de ces deux rencontres au sommet. Les Etats-Unis sont parmi les premiers à reconnaître la victoire du Président Ouattara et à demander le retrait pur et simple de Laurent Gbagbo. Mieux, ils ont accrédité l`ambassadeur envoyé par Ouattara et ont assuré la CEDEAO de leur soutien logistique en cas d`intervention militaire pour faire partir Gbagbo. Quant à l`ONU, elle a suivi de bout en bout l`élection dont les résultats certifiés par son Représentant spécial a proclamé Ouattara vainqueur. Elle est sous la menace constante du camp Gbagbo et a voté récemment l`envoi en Côte d`Ivoire de 2000 casques bleus supplémentaires. L`Union africaine dit privilégier l`option diplomatique, mais n`a pas écarté le recours à la force pour déloger Laurent Gbagbo. L`obtention d`une autorisation de l`ONU peut, selon des diplomates, n`être que symbolique, puisque la CEDEAO, en réalité n`a pas besoin de cette autorisation de l`ONU pour agir dans son rayon sous-régionale Mieux, l`UA a dépêché hier à Abidjan le président en exercice pour entendre une dernière fois Laurent Gbagbo et Ouattara. Il garde la primeur des échanges au sommet de l`Union qui se tient à partir du dimanche à Addis-Abeba. Par ailleurs, tous les soutiens que le camp Gbagbo, le Guide libyen Mouamar Kadhafi a exprimé hier sa colère et son exaspération contre Laurent Gbagbo. Cette sortie musclée du Guide démontre que tout le monde veut désormais en finir avec ce régime Gbagbo et la crise qu`il entretient. Sur le terrain, l`ECOMOG consolide sa tête de pont, le matériel continue d`arriver et les hommes aussi. Les stratégies se peaufinent et les plans se tracent dans l`optique d`une action imminente.
Ouattara Chérif

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