mamadou-koulibaly.jpgLe Front populaire ivoirien (FPI, ancien parti au pouvoir en Côte d'Ivoire) a reconnu mercredi la victoire d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle du 28 novembre tout en refusant d'entrer dans un éventuel gouvernement d'union nationale tant que l'ex-président Laurent Gbagbo ne serait pas libéré.

"Le FPI n'est pas pressé d'aller (vers un gouvernement d'union). Il peut être formé sans nous et lorsque les conditions seront réunies, nous serons alors prêts", a déclaré à la presse Mamadou Koulibaly, président par intérim de cette formation.
"Il faut que les conditions de la sécurité, de la libération de nos camarades, soient satisfaites, disent nos militants. Alors seulement pourrons-nous sérieusement envisager de rallier le gouvernement", a-t-il expliqué à l'issue d'une longue réunion à huis clos des membres du FPI à Abidjan.
Auparavant, il avait dit: "Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, d'Alassane Ouattara) a gagné ce scrutin face à notre formation qui était au pouvoir depuis dix ans. Le RHDP est au pouvoir et doit aller de l'avant et former son gouvernement, disent nos camarades".
Le refus de Laurent Gbagbo, qui a effectué un "quinquennat de dix ans", de s'incliner devant la victoire d'Alassane Ouattara a conduit à cinq mois de guerre civile, jusqu'à sa capture, le 11 avril dans son bunker d'Abidjan, par les forces de son rival appuyées par l'armée française et l'Onuci.
Le président renversé est actuellement détenu dans le nord de la Côte d'Ivoire en attendant son double procès devant la justice ivoirienne et la Cour pénale internationale (CPI), conformément au voeu exprimé par le nouveau chef de l'Etat.
On estime que les cinq mois de violence ont fait environ 3.000 morts et un million de déplacés pour la seule capitale économique, Abidjan.
Mercredi, Amnesty International a estimé que les forces des deux camps avaient commis des crimes de guerre pendant cette période.
"Des centaines de personnes ont vraisemblablement été tuées de façon illégale, souvent du seul fait de leur appartenance ethnique et de leur affiliation politique présumées. Des femmes et des adolescentes ont été victimes de violences sexuelles, y compris de viols, et des centaines de milliers de personnes ont du s'enfuir de chez elles", a dit l'ONG de défense des droits de l'homme dans le monde.

Retour à l'accueil