Alors que son mari navigue entre le rêve et le délire, nous apprenons ici et là que l'ex-première dame ivoirienne serait présentement à Brazzaville. Vrai ou faux, on le saura bientôt. Mais livrée au conditionnel par une radio trottoir qui demeure très puissante chez nous, cette information, si elle s'avérait exacte, serait de nature à réjouir beaucoup de gens. Cela signifierait notamment que contrairement aux attitudes de va-t-en guerre qu'il affiche face à ses partisans, Gbagbo ne serait pas aussi suicidaire qu'on pourrait le croire. Il saurait ainsi  faire la part des choses. Ses intérêts personnels à lui, qui sont énormes, ne seraient pas à confondre avec ceux des Ivoiriens qu'il prend aujourd'hui pour de chair à canon, et pour des quelconques marchepieds à lui. Il ne serait pas étonnant, en effet, qu'il pense à mettre à l'abri, on ne sait jamais, ceux qui lui sont très chers. Et qui sont des pièces rares, parce qu'on ne leur trouve jamais de fidèles pièces de rechange. Quant aux Ivoiriens, ceux qui doutent encore, apprendront bientôt que Gbagbo, contrairement à ce qu'il affirme, n'est pas encore prêt à verser son sang pour eux. Bientôt, les Ivoiriens devront apprendre à se débrouiller sans Gbagbo et sa dame de fer.

   Face à la détermination du monde entier et surtout de tous ses voisins les plus proches, Gbagbo qui n'a pas l'âme d'un martyr, sait que son départ en exil n'est plus qu'une question de jours. Après avoir craché sur toutes les occasions qui s'offraient à lui pour quitter le pouvoir tête haute, il en est réduit maintenant à quémander un peu de compréhension des uns et des autres. Père de famille, il sait que, finalement, il ne peut pas non plus tout se permettre sans compromettre bêtement l'avenir de ses propres enfants. Il en est là aujourd'hui.

C'est donc avec un soulagement difficile à dissimiler, que nous avons appris que la toute puissante Simone Gbagbo, aurait été aperçue à Brazzaville. Où elle serait arrivée, on ne sait jamais, en compagnie de quelques collaborateurs, non pas en mission de service, mais sûrement pour préparer les conditions d'un repli de Gbagbo sous d'autres cieux. Loin de toutes les côtes de la Côte d'Ivoire. Le repli de Gbagbo ne nous trompons pas, qui se confirme chaque jour qui passe, ne sera pas stratégique, mais définitif.

       Mais si l'information sur la présence de l'ex-première dame ivoirienne n'est pas exacte, ce qui serait une très mauvaise nouvelle pour nous tous, cela prouverait que Gbagbo est un homme sans cœur. En faisant courir, même à sa famille biologique, de gros risques dont elle ne peut rien tirer de positif, Gbagbo ne mériterait aucune considération d'aucune personne faite de chair et de sang. En espérant de tout cœur que les Gbagbo ont pris des dispositions utiles pour quitter rapidement la Côte d'Ivoire, nous formons le vœu qu'ils passent un séjour agréable, comme ce Congo de Sassou sait, de temps en temps, en offrir à ceux qui le lui demandent. Parce que, on peut penser ce que l'on veut, mais en âme et conscience, Gbagbo, le faux téméraire, sait bien dans son for intérieur, qu'il sort largement perdant de son hasardeux bras de fer avec le monde entier.

       En attendant, nous souhaitons, si elle y est déjà, un bon séjour congolais à Mme Gbagbo. Et si elle n'y est pas encore, nous l'invitons à le faire rapidement afin de ne pas s'exposer à des drames psychologiques qui pourraient affecter tous les Gbagbo qui ne devraient pas répondre de la cécité politique de leurs parents. Dans la situation où se trouve Laurent Gbagbo, un exil, dans un pays comme le Congo de Sassou, est de loin mieux que de s'aventurer sous des cieux qui pourraient se révéler moins cléments pour lui. Compte tenu de fâcheux antécédents qu'il vient de se constituer lui-même depuis le début de la crise ivoirienne.

Mankenda Voka


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